Puisque
le nouveau temple doit être construit à
l’emplacement de la chapelle, les travaux débutent
en 1880 avec la démolition de cette dernière.
Rapidement, Léon Decelles, qui travaillera sur
plusieurs bâtiments de la région, élève
les murs selon un plan à la récolette
(forme rectangulaire avec abside en hémicycle).
Le corps principal possède donc peu d’avancées.
Seule la tour du clocher se présente légèrement
en ressaut. Cette façon de procéder, qui
limite le nombre d’angles, diminue grandement
les coûts de construction. En effet, les angles,
qui créent un affaiblissement de la structure,
requièrent plus d’attention, donc plus
de frais. La hauteur du clocher, qui double celle du
bâtiment, fait la fierté du temple. Le
tambour octogonal qui surmonte la chambre des cloches
annonce la forme de la flèche. Les éléments
architecturaux extérieurs, dont un fronton en
triangle amorcé, sont issus du langage néoclassique.
Comme
le soulignent les architectes de la firme Ateliers architecture,
seule la fenêtre qui orne le haut de la tour sort
des normes :
Cette
fenêtre en forme de croix, plus large que haute,
aux proportions bizarres ne correspond pas aux modèles
traditionnels où c’est une fenêtre
ronde ou une
|
niche
pour la statue du patron de la paroisse qui aurait été
placée à cet endroit. […] Dans le cas
d’une église de maçonnerie, une telle
forme pose problème pour les arcs de décharge
à réaliser et l’écrasement graduel
de la fenêtre sous la charge de la maçonnerie
(1).
Cette
présentation générale s’inspire
si fortement des églises de Joseph Ferdinand Peachy,
que les architectes Petit et Roy en viennent à croire
qu’elle est peut-être dessinée par Peachy
lui-même (2).
Il est vrai que l’église Notre-Dame-de-la-Garde,
|construite par Peachy et inspirée
des dessins de l’Américain Samuel Sloan, comporte
maintes ressemblances (3).
Chose certaine, ancien partenaire de Peachy, Cyrias Ouellet
n’en est pas à sa première expérience
avec ce style.
(1)
Petit,
Rémi L. et Luc Roy, Restauration patrimoniale de
l’église Sainte Bibiane…, p. 20.
(2)Petit,
Rémi L. et Luc Roy, Restauration patrimoniale de
l’église Sainte Bibiane…, p. 11.
(3)Luc
Noppen et Lucie K. Morisset, Art et architecture des églises
à Québec, Québec, Les publications
du Québec, 1996, 179 p., p. 97. |