La
pièce rectangulaire est étroite. Le mur
où reposent les défunts est séparé
par un arc rampant. Comme le souligne Edgar Courchesne,
« cet arc massif donne de suite à la
crypte le caractère d’une chapelle sépulcrale»(1).
Sur le mur opposé, Courchesne conçoit l’autel
de brique et de pierre. Il met en pratique les théories
de Dom Bellot en concevant une ornementation où
les couleurs sont en harmonie avec le matériau,
la brique :
Aidé
des principes de ce brillant artiste, mon ancien professeur,
je cherchai plutôt à réaliser une
petite chapelle baignée d’une atmosphère
paisible si favorable au recueillement, à la prière.
Les couleurs harmonisées éveillent le sentiment
esthétique et élèvent l’âme
vers Dieu, souveraine beauté. C’est là
que je fis appel à la brique de couleur pour en
faire la servante de mes idées. (2)
Mis
à part le crucifix de granit dessiné par
Poulin, aucun motif n’est sculpté, tout est
agencement de couleurs (pourpre, bleu, noir, jaune, vert)
et de briques. Parmi les formes géométriques,
« une ligne sinueuse vient alors rompre la monotonie
des lignes droites ; ce qui donne plus de mouvement, de
vie à l’ensemble » (3).
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Au
dire de Dom Bellot, pour cette œuvre Courchesne a su
respecter les principes que son maître lui a enseignés,
tant au niveau des couleurs que des lignes : « Votre
croquis est très bien, triangulé comme juste.
Je vais le garder afin d’avoir quelque chose de tout
prêt dans ce domaine encore inexploré. Certainement
on pourrait faire de cette maison, la dernière, une
œuvre d’art. » (4)
(1)
Edgar Courchesne, « La nouvelle crypte », dans
Le Borroméen, Sherbrooke, avril 1933, p. 5.
(2) Edgar Courchesne, « La nouvelle
crypte », p. 5.
(3)
Edgar Courchesne, « La nouvelle crypte », p.
5.
(4) Lettre de Dom Bellot adressée
à Edgar Courchesne le 23 octobre 1932, reproduite
dans Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot et l’architecture
religieuse qu Québec, Québec, Presses de l’Université
Laval, 1978, 262 p., p. 85.
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