Sur
une charpente d’acier, l’entrepreneur montréalais
Damase Vaillancourt pose les briques beiges qui habillent
l’église en forme de croix latine avec abside
polygonale. Ce matériau confère au bâtiment
un aspect moins austère que la pierre, sans pour
autant altérer la solidité. Alors que la majorité
des églises du diocèse possède une
tour centrale, l’église Sainte-Agnès
se présente avec deux tours asymétriques.
Audet travaille pour la première fois ce type de
façade avec l’église Sainte-Praxède
de Bromptonville (1904), alors qu’il est en formation
auprès de Wilfrid Grégoire. Il refait l’expérience
avec l’église Saint-Jean-L’Évangéliste,
construite en 1911 (incendiée en 1949), avec l’église
Saint-Frédéric de Drummondville en 1914, puis
avec l’église de Sainte-Agnès trois
ans plus tard. Cette disposition des tours donne l’impression
d’une façade à deux clochers, mais dont
les coûts de construction sont moindres. |
Était-ce
le choix personnel de Audet ou de son associé Godin
? Parmi les œuvres de ce dernier, nous n’avons
guère répertorié d’églises
antérieures à 1917 composées de tours
asymétriques (1).
Chose certaine, à Longueuil cette structure est déjà
présente dans les années 1890, comme en témoigne
l’église Sainte-Antoine-de-Padoue dessinée
par Perreault et Mesnard (2).
Audet et Godin accentuent l’asymétrie des tours
par le dessin d’un clocheton et d’un clocher
différent. Le premier est carré, tandis que
le second est octogonal. Les deux possèdent cependant
une flèche ornée de multiples crochets.
(1)
L’église Saint-Paul dessinée par Godin
à Rivière-des-Prairies possède deux
clochers symétriques.
(2)
Raymonde Gautiher, Construire une église au Québec…,
p. 189.
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