Le
palais épiscopal présente deux visages distincts.
De la rue Du Couvent, la façade (ouest) montre
un visage aux traits symétriques et sobres, formé
d’un corps principal rectangulaire et de deux avancées.
Les ouvertures se présentent sous différentes
formes. Au rez-de-chaussée, les fenêtres
du corps principal sont à arc ogival, tout comme
le portique, et les fenêtres des avancées
sont à arc surbaissé. Au premier étage,
elles sont encadrées d’une moulure tréflée,
tandis qu’au seconde étage elles n’ont
aucun artifice. Des pinacles à oculi tréflé
dominent les trois parties de la façade ouest.
Le portique garni d’éléments d’influence
gothique attire l’attention : les ouvertures et
la voûtes sont en ogive ; des contreforts surmontés
de gargouilles retiennent la poussée de la voûte;
des niches couronnées de fleurons abritent des
statues. Une verrière où trône un
trèfle à quatre feuilles surplombe les portes
massives. En retrait, du côté sud, s’élève
une grande tour, décorée d’une corniche,
de gargouilles, d’oculi tréflés et
couronnée d’un clocheton. Tout en haut, des
fleurons agrémentent tous les éléments
du toit.
Du
côté Est, avec la dénivellation, la
façade montre un visage en reliefs plus imposant.
« Les promenades, loggias, etc., les avant-corps
formés par la chapelle et une loggia donnent des
jeux d’ombre et de lumières qui se détachent
vigoureusement sur le reste de la façade, rompant
la monotonie qui donnerait une trop grande régularité.
»(1)
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En
mettant l’accent sur les reliefs, Audet savait bien
que le bâtiment allait être admiré de
loin, par les gens de l’Est de la ville. Au rez-de-chaussée,
les fenestrations du réfectoire logées dans
des arcades ogivales attirent d’abord le regard. Au-dessus
du réfectoire, la galerie de l’appartement
de l’évêque crée un premier effet
de profondeur. Puis, la chapelle privée de l’évêque
(à gauche) et la loggia (à droite) forment
deux avancées. Les contreforts accentuent l’effet
de profondeur. Au sommet du réfectoire, de la chapelle
et de la loggia, les arcs en ogive unifient ces trois parties
du corps principal. De chaque côté de ce dernier,
le bâtiment se prolonge par l’aile des sœurs
(à gauche) et le raccordement avec la future cathédrale
(à droite). D’ailleurs, lorsque le regard embrasse
l’ensemble du bâtiment, on remarque une certaine
asymétrie. Le côté droit, formé
par la loggia et le raccordement, est rectiligne, alors
que la section gauche est formée par la chapelle
polygonale et l’aile des religieuses disposée
à 45 degrés
(1)
Louis-Napoléon Audet, Cathédrale et évêché
de Sherbrooke…, p. 3.
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