La
structure des œuvres de Dom Bellot se base sur le
génie médiéval. Comme le souligne
Nicole Tardif-Painchaud, contrairement à l’architecture
traditionnelle, Dom Bellot cherche chez les architectes
du Moyen Âge « non des formules, ni un style,
mais leurs principes d’où peuvent sortir
des solutions nouvelles adaptées à nos matériaux,
nos besoins et nos conditions existentielles » (1).
Tout comme la pierre des églises médiévales,
la brique qu’utilise Dom Bellot sert autant à
la structure qu’à la décoration. Dans
cette décoration, la polychromie qu’exploite
Dom Bellot est exceptionnelle : « C’est rare
ce bonheur d’allier les roses, les ocres, les gris
et les verts en une gamme parfaite qui lui a valu le titre
de « poète de la brique » » (2).
La structure doit s’adapter au matériau utilisé.
Par exemple, avec la brique, l’architecte bénédictin
optera pour des arcs paraboliques, « plus souple
que l’ogive et moins inerte que le plein cintre
» (3).
Par contre, avec le béton il formera l’arc
polygonal « qui réduit la poussée
et donne une structure plus économique et plus
puissante » (4).
Surtout, le secret des proportions dans l’architecture
dom-bellotiste réside dans l’utilisation
du triangle à 60 degrés. Quant à
la lumière, il préconise un éclairage
tamisé, grâce aux jeux d’ombre créés
par les éléments de structure apparents
à l’intérieur du bâtiment (5).
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Le
premier québécois à entrer en contact
avec Dom Bellot est Adrien Dufresne, élève
de l’École des Beaux Arts de Québec
(1924-1930).
Les
deux hommes entretiennent une riche correspondance. En 1931,
grâce à Dufresne, Edgar
Courchesne, un ancien du Séminaire Saint-Charles-Borromée
de Sherbrooke, devient le premier élève québécois
de Dom Bellot. En 1934, Dom Bellot expose sa pensée
du renouveau dans l’art chrétien à Sherbrooke,
Montréal et Québec. Le moine architecte participe
d’abord à la conception de basilique Saint-Jospeph
du Mont-Royal en 1936. Surtout, son œuvre majeure est
sans contredit l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac
(1938), où il repose. À Sherbrooke, la première
église à être imprégnée
du dom-bellotisme est l’église Sainte-Jeanne-d’Arc.
D’autres architectes s’inspirent de style, dont
Louis-Napoléon Audet.
(1)
Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot et l’architecture
religieuse…, p. 33.
(2) Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot
et l’architecture religieuse…, p. p. 37.
(3) Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot
et l’architecture religieuse…, p. p. 39.
(4) Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot
et l’architecture religieuse…, p. p. 39.
(5) Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot
et l’architecture religieuse…, p. p. 43.
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