En
1889, la paroisse Saint-Jean-Baptiste se compose de 1340
communiants, alors que l’église construite
en 1884 a une capacité de 532 personnes. Déjà
on discute de la possibilité de construire une
nouvelle église. Douze ans plus tard, la situation
est urgente et une pétition demandant un nouveau
temple circule. À la fin janvier 1904, Mgr Paul
LaRocque autorise par décret la construction de
l’église. Cependant, les discussions s’enveniment
quant à l’emplacement du bâtiment.
L’évêque de Sherbrooke clôt les
discussions et refuse tout changement d’emplacement,
évoquant la perte des droits acquis pour les personnes
s’étant installées près de
la première église. En avril 1905, les syndics
prennent toutes les dispositions pour faire bâtir
une grande église, prévoyant 2000 places
(1).
L’église
Saint-Jean-Baptiste a une place importante dans le décor
sherbrookois du début du 20e siècle. Selon
l’abbé Paul-É. Paré, aux yeux
des paroissiens de l’époque ce temple revêtait
des allures de cathédrale :
Construite
alors que le quartier était en plein développement,
l’église Saint-Jean-Baptiste se
|
profilait
sur la rive est de la [rivière] Saint-François
narguant presque l’église de l’évêque
élevée bien plus modestement sur la colline
opposée. Pas étonnant que les Sherbrookois
– on ne sait si c’est par admiration ou par
ironie – attribuèrent bien vite à cette
église somptueuse, le titre de cathédrale
de l’est. (2)
Toujours
selon l’abbé Paré, en plus de sa vocation
religieuse, l’église possède un intérêt
culturel :
En
plus de la qualité de son architecture, l’église
Saint-Jean-Baptiste a une valeur patrimoniale indéniable.
Elle fut durant des décades, le site de grandes célébrations
religieuses. Elle est utilisée comme salle de concert
tant à cause des dimensions du sanctuaire qui permet
de placer orchestre symphonique et chœur de plus de
cent voix que par les qualités esthétiques
et acoustiques de son enceinte. (3)
(1)
Archives
paroissiales .
(2)
Paul
Paré, ptre (Dossier présenté à
la
F.P.R.Q.pour fin de subvention).
(3)
Ibidem. |