Formé
à Québec dans les années 1910,
J. Aimé Poulin est originaire de Lambton, tout
comme Louis-Napoléon Audet,
chez qui il fait son apprentissage entre 1918 et 1924
(1).
Pendant ces années, nous croyons qu’il
a travaillé aux églises de Saint-Louis-de-France
d’East Angus ainsi que de Saint-Augustin de Woburn,
et peut-être même de Sainte-Luce
de Disraëli. D’ailleurs, on peut sentir
l’influence de ces œuvres sur Poulin. À
Saint-Malo par exemple, la première église
qu’il conçoit seul en 1924, on retrouve
des éléments de l’église
de Woburn (fenestrations classiques, appendices latérales
et portail classique). En 1928, deux ans après
avoir dessiné l’église de Saint-Isidore
d’Aukland, il réalise l’église
de Notre-Dame-de-la-Merci de Rock Island (incendiée
en 1944) qui possède des tours asymétriques
rappelant l’église Saint-Jean l’Évangéliste
de Coaticook. Alors qu’il utilise pour ses premières
réalisations un langage classique, Poulin s’exprime
dans un langage néo-gothique pour l’église
Immaculée-conception
de Sherbrooke.
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En
1933, alors qu’il conçoit la crypte
du Séminaire Saint-Charles-Borromée, Poulin
entre en contact avec les enseignements de Dom
Bellot par le biais d’Edgar
Courchesne (2).
Cependant, son premier temple qui se rapproche du style
Dom Bellot, l’église Notre-Dame-de-Fatima de
Lac Mégantic, n’est construit qu’en 1946.
On dénombre près de 11 églises dessinées
par J. Aimé Poulin dans le diocèse de Sherbrooke.
Il s’associe en 1947 avec son fils, Albert Poulin,
avec qui il dessine 5 églises, dont la dernière,
Sainte-Marguerite-Marie de Magog, en 1949-1950. Par ailleurs,
de cette association est né un plan qui a servi de
modèle aux églises bâties durant l’épiscopat
de Mgr Desranleau (3).
(1)
L’abbé Paul-É. Paré, «
Les architectes de nos églises paroissiales »,
août 1999, conservées à la Procure de
l’Archidiocèse de Sherbrooke.
(2) Nicole Tardif-Painchaud, Dom Bellot
et l’architecture religieuse au Québec, Québec,
Presses de l’Université Laval, 1978, 262 p.,
p. 83-85.
(3) L’abbé
Paul-É. Paré « Les architectes de nos
églises paroissiales ».
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