Plusieurs
associations marquent le parcours de Louis-Napoléon
Audet (1881-1971). Bien sûr, les premières
étapes de sa carrière se font lors de
sa formation avec Jean-Baptiste Verret
et Wilfrid Grégoire, entre
1902 et 1907. On peut attribuer la présence de
Audet dans le diocèse à deux facteurs.
D’une part, enfant de Lambton, situé à
la limite de l’archidiocèse de Sherbrooke,
il s’intéresse à sa région.
D’autre part, Wilfrid Grégoire
n’est peut-être pas étranger
à son parcours géographique. Les deux
hommes font leurs études au Collège de
Lévis. Or, il est possible qu’ils aient
fait connaissance et que Grégoire ait attiré
son collègue dans la région. Chose certaine,
lorsque Grégoire termine sa formation chez Verret,
c’est Audet qui prend sa place. Il travaille alors
aux églises de Cookshire, Windsor [Saint-Philippe
de Windsor] et Wotton [Saint-Hippolyte
de Wotton] (1).
À la mort de Verret, Audet poursuit son apprentissage
auprès de Grégoire. En 1907, maintenant
admis à la pratique, Audet pouvait apposer sa
signature sur les plans, avec son maître . Cette
association fait naître les églises Saint-Pierre
de La Patrie (1907), Saint-Zénon de Piopolis
(1908), Saint-François-Xavier (1908) et Sainte-Catherine
de Hatley (1908). Le parcours des deux hommes est donc
fortement lié. Cependant, en 1910, ils mettent
fin à leur collaboration.
Louis-Napoléon
Audet conçoit ensuite les plans du soubassement
de l’église Immaculée-Conception
(1910-1911), ainsi que les plans généraux
des églises Saint-Julien
(1912, bénédiction en 1913), Saint-Jean
l’Évangéliste de Coaticook (construite
en 1911 et incendiée en 1949), Sainte-Agnès
de Lac Mégantic (avec Arthur Godin en 1912),
Saint-Patrick de Sherbrooke (bâtie en 1913), Sainte-Suzanne
(1914) et l’agrandissement de Saint-Georges
de Windsor (1914).
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Après
ces réalisations en solitaire (sauf pour le cas de
Sainte-Agnès de Lac Mégantic) Audet quitte
la région pour la métropole où il s’associe
avec l’architecte René Charbonneau. En plus
des travaux effectués à Montréal, Audet
réalise la chapelle Pauline
(soubassement de la cathédrale 1914-1917) et l’évêché
de Sherbrooke (1914-1918). Pendant la construction de
la chapelle Pauline et de l’Évêché
de Sherbrooke, il prépare les plans de l’église
Sacré-Cœur de Stanstead
(2)
. À la fin de son association en 1917 avec Charbonneau
, Audet prend sous sa protection J. Aimé
Poulin (entre 1918 et 1924) et s’attaque aux églises
Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie (1919), Saint-Louis-de-France
d’East Angus (1920-1923), un de ses chefs-d’œuvre,
et Sainte-Luce de Disraëli
(1924). À partir de 1926, un nouveau clerc fait son
entrée au bureau de Verret : Edgar
Courchesne.
Durant
les années 1920-1930, il consacre beaucoup de son
temps à l’extérieur du diocèse
et ses œuvres auront un rayonnement atteignant l’Est
du Canada. Il devient un bâtisseur de cathédrales
: la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, la cathédrale
de Moncton, la cathédrale de Bathurst, la cathédrale
de Valleyfield. Nous le reverrons à Sherbrooke à
partir des années 1940 (Un
vent nouveau).
(1)
Rémi L. Petit et Luc Roy, Église St-Philippe
de Windsor…, p. 15.
(2)
Rémi L. Petit et Luc Roy, Analyse et estimations
budgétaires préliminaires, tome 1 ; Chapelle
Pauline (1914-1917) Évêché (1914-1918)
Cathédrale St-Michel de Sherbrooke (1956-1958) ;
Waterville, Ateliers Architecture, 1998, 124 p., p. 7.
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