Formé
par François-Xavier Berlinguet, à qui l’on
doit plusieurs bâtiments religieux dans la province,
Jean-Baptiste Verret (1867-1902) vient exercer son art
dans les Cantons-de-l’Est à partir de 1893.
Il est considéré comme le premier architecte
de la région. Son arrivée est liée
à la présence de Mgr Antoine Racine, évêque
de Sherbrooke. Les deux hommes sont originaires de deux
villages voisins : Indian et Ancienne Lorette. En 1892,
J. B. Verret fait part à l’évêque
de Sherbrooke de son intention de s’installer dans
son diocèse. Or, selon l’avis de Mgr Racine,
la pauvreté du diocèse (qui n’a pas
encore 20 ans) ne permet guère à un jeune
architecte de vivre décemment
(1).
Le nouveau venu prend tout de même sa place dans
le décor de la région et débute sa
production.
La
première tâche qu’effectue Jean-Baptiste
Verret est la surveillance du chantier
de l’église de Saint-Philippe de Windsor,
en 1893. L’année suivante, il construit une
première église d’envergure au langage
néogothique, Saint-Patrice
de Magog. Puis, commence une série de constructions
à laquelle participe Wilfrid
J. Grégoire, élève de Verret
à partir de 1897.
L’architecte
utilise divers matériaux en fonction des besoins
et des budgets dont disposent les fabriques. De bois,
de pierres ou de briques, ses réalisations sont
vêtues de différents langages, passant d’un
vocabulaire néogothique (Saint-Adolphe
de Dudswell)
aux lignes romanes (Saint-Herménégilde)
aux influences classiques (Saints-Anges
de Ham-Nord).
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Alors
que peu d’architectes peuvent se permettre ce genre
de voyage, Verret s’embarque pour l’Europe en
1899, afin de parfaire ses connaissances. À son retour,
il entreprend entre autres l’agrandissement de l’église
Saint-Philippe de Windsor ainsi
que la construction de l'imposante église
Saint-Hippolyte de Wotton.
En 1902, un second élève demande
les services de Jean-BaptisteVerret, le jeune
Louis-Napoléon Audet
(2). Malheureusement,
ce dernier ne peut profiter de ses enseignements puisque
le premier architecte de Sherbrooke décède
en décembre de cette même année. Wilfrid
J. Grégoire, prend la relève et termine
les différents projets laissés en plan, dont
les églises de Saint-Philippe de Windsor et de Saint-Hippolyte
de Wotton. En dix ans de carrière seulement, Jean-Baptiste
Verret laisse en héritage près de 12 églises
(sans compter les autres types d’édifices,
dont le couvent des Sœurs de la Congrégation
Notre-Dame à Sherbrooke, l’évêché
de Rimouski et le corps principal du Séminaire Saint-Charles
à Sherbrooke), infirmant ainsi les dires de Mgr Racine.
(1) Rémi L. Petit et Luc Roy, Église
St-Philippe…, p. 13.
(2)
Rémi L. Petit et Luc Roy, Église St-Philippe…,
p. 15.
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