Afin
d’assurer une harmonie avec le soubassement construit
en 1914-1917, le choix du recouvrement extérieur
et de l’architecture de la cathédrale prend
sa source dans le premier projet. Le granit s’impose
donc comme matériau. Il provient de Saint-Sébastien,
mais d’une carrière différente : les
premières carrières qui avaient alimenté
la chapelle Pauline « avaient été
fermées à cause de l’épuisement
de la ressource ou encore de la présence de filons
trop importants de minéraux ferreux qui rouillaient
dans le granit » (1).
D’ailleurs, aujourd’hui on peut reconnaître
la délimitation entre le soubassement et la cathédrale
par la présence de cette rouille dans le granit
de la chapelle Pauline. Le cuivre et le bardeau d’asphalte
recouvrent la toiture.
Le
plan en croix latine orientée vers l’est
suit celui de la chapelle Pauline. La longueur totale
est de 260 pieds et les transepts totalisent une largeur
de 150 pieds. Le corps principal se compose d’une
nef principale, de deux nefs secondaires et de bas-côtés.
Dans les années 1910, Audet prévoyait une
longue flèche à la croisée des transepts,
projet qu’il dut abandonner. Par contre, l’architecte
flanque le transept nord d’une tour octogonale dominée
par un clocher recouvert de cuivre, le tout s’élevant
à une hauteur de 170 pieds. Du côté
est, le temple s’impose par sa hardiesse. Puisque
la cathédrale s’inscrit dans une dénivellation,
l’abside et le soubassement totalisent une hauteur
de 137 pieds.
L’essentiel
du visage de la façade ouest se concentre dans
la partie centrale qui correspond à la nef principale.
Elle s’élève à 110 pieds de
hauteur et mesure 78 pieds de largeur. Les deux imposantes
tours carrées prévues dans les aquarelles
de 1914 disparaissent du décor. Selon Denis Tremblay,
un des associés de Audet, cet élément
n’était pas abandonné définitivement
: « Les tours de la façade principale
ont été supprimées mais pourront
être construites plus tard puisque leur charpente
a été prévue et préparée
pour les recevoir. » (2)
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Cependant,
on a conservé les tourelles octogonales logeant
les escaliers qui mènent aux tribunes (élément
déjà présent à l’église
de Saint-Julien (L’architecture
extérieure)). En fait, toujours selon l’architecte
Tremblay, le budget imposait un dessin simplifié
des façades. Le vocabulaire gothique se matérialise
dans les arcs en ogives de la porte et de l’imposante
fenestrations qui éclaire la nef. Par ailleurs,
dans l’ensemble des fenestrations les ogives sont
accentuées comparativement à celles de la
chapelle Pauline. Les architectes Petit et Roy y voient
entre autre un signe de modernité (3).
Une première galerie couronne le portail et une
seconde, perchée tout en haut, rappellent «
les galeries des rois ou des prophètes des
cathédrales gothiques françaises »
(4).
Un Christ en croix, reproduction en aluminium patiné
du Saint-Suaire de Turin, invite les fidèles à
pénétrer dans le temple (5).
Cette œuvre de Cassini de Montréal remplace
la rosace que Audet avait dessinée à l’époque
de Mgr LaRocque.
(1)
Rémi L. Petit et Luc Roy, Analyse et estimations
budgétaires préliminaires, tome 1 ; Chapelle
Pauline…, p. 35.
(2) Denis Tremblay, « L’église
mère; La cathédrale Saint-Michel »
(3)
Rémi L. Petit et Luc Roy, Analyse et estimations
budgétaires préliminaires, tome 1 ; (4)Chapelle
Pauline…, p. 24.
(4) Denis Tremblay, « L’église
mère; La cathédrale Saint-Michel »,
dans La Tribune, 27 septembre 1957.
(5) Gérard Brassard, La basilique-cathédrale
Saint-Michel avec une notice historique des origines civiles
et religieuses de l’archidiocèse de Sherbrooke
ses évêques et archevêques, 1680-1966,
Sherbrooke, 1967, 67 p., p. 34.
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